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L'art visuel - Livres - Musique - Théâtre - Cinéma

 

L'art visuel

Tintin à Lausanne

Non, il ne s’agit pas d’un nouvel album, découvert récemment dans des archives non encore explorées, mais d’une exposition spéciale dans sa présentation qui décrit, en un peu plus d’une heure tout l’univers sorti de l’imagination de Hergé, Georges Rémi de son nom de naissance. Initialement conçue pour l’Atelier des Lumières à Paris, l’exposition « Tintin, l’aventure immersive » fait escale en Suisse !
Il s’agit d’une exposition immersive, création inédite qui franchit le pas du papier au numérique pour donner un souffle « pop-culture* à la mythique série de bandes dessinées. Depuis la première édition de Tintin au pays des Soviets en 1929 jusqu’aux parutions les plus récentes, « Tintin, l’aventure immersive » fait honneur au célèbre reporter à la houppette et aux pantalons golf. Les péripéties autour du monde de ce grand voyageur s’inscrivent dans la culture populaire depuis près de 100 ans.
Pour l’occasion, toute la famille de papier de la célèbre saga est convoquée. Tintin, Milou mais aussi la fidèle « garde rapprochée » formée par le capitaine Haddock, les Dupond, le professeur Tournesol, la Castafiore et bien d’autres encore. Sans oublier, évidemment, les désagréables – mais ô combien incontournables – méchants est à découvrir sur des écrans géants et animés, Pour les amateurs invétérés du héros, les souvenirs des différents albums reviennent immédiatement en mémoire. En revanche pour ceux qui n’ont pas été confrontés aux mythiques aventures du fait de leur intérêt pour les nouvelles formes de bandes dessinées, il s’agit de la découverte d’un temps pas trop lointain mais encore récent.
Composée de 8 chapitres, un prologue et un épilogue, « Tintin, l’aventure immersive » invite le visiteur à plonger dans l’univers de Tintin. Voici les grands thèmes abordés : Genèse de Tintin ; Tintin grand reporter ; Le capitaine Hadock et la garde rapprochée ; Les grands méchants ; Vers l’aventure et au-delà.
Avant d’entrer au cœur de l’aventure immersive, une partie introductive présente quelques-uns des éléments qui composent l’univers de la mythique série de bandes dessinées. La fameuse Fusée Tintin, haute de 6 mètres, attend les visiteuses et visiteurs dès l’entrée dans l’espace d’exposition. Construire une Fusée Tintin de cette taille, brillante de tous ses carrés rouges et blancs, fut une performance. On peut résumer la visite de cette exposition par les mots joyeux du Professeur Tournesol : « Ah ! mes amis !... Quelle aventure !... Quelle aventure !... »
Cette « aventure », fruit d’une collaboration entre Tintinimaginatio, titulaire exclusif mondial des droits d’exploitation et de représentation de l’œuvre d’Hergé, et Culturespaces, pionnier dans la création d’expositions immersives – en coproduction avec : Spectre Lab, Start Rec et Opus One – est à découvrir jusqu’au 11 février 2024 à l’Espace Beaulieu, Lausanne (http://www.tintin.opus-one.ch)

Séverine et Raymond Benoit (17/11/2023)

La curieuse manière de peindre de Kokoschka

Dans la Vienne si animée en art en ce début du 20ème siècle… Kokoschka révolutionne la manière de peindre.
D’abord les sujets : ils sont toujours en mouvement, comme des instantanés photographiques. Pour lui, la vie compte en premier. Loin des poses classiques, l’attitude du modèle est un moment du mouvement. Ils provoquent la surprise, par exemple cette Annonciation où une femme nue remplace l’ange devant Marie ou bien cette femme assise à cheval et de face, sur un tombeau, soulevant la pierre tombale d’où jaillit une tête vivante.
La façon de peindre, bien qu’évoluant tout au long de l’exposition, laisse pantois : Au début, le sujet est présenté avec pour fond, des taches de couleur griffées de gribouillis fins sans signification. Les couleurs sur le visage, semblent de même irréelles, posées aussi en barbouillages. Le sujet, souvent un portrait, est dessiné largement au pinceau. Les contours des doigts sont indiqués en rouge puis en vert, puis rien.
Sur le bord du veston on voit ce même grattage, plus large, qui représente en principe, le contour de cette forme. Dans un autre tableau il est remplacé ou accentué par une série de petits vers de terre colorés, déposés par une brosse fine. Cette manière s’affirme par la suite, jusqu’à produire toujours les mêmes nombreux petits vers en volume, sinueux et remplissant la surface par exemple l’autoportrait de 1917.
Les traits du visage sont dessinés plutôt que peints, les lignes abondent en place de surfaces plates. Cette façon de peindre est-elle due à la nécessité d’aller vite ?  Les formes des graphismes tailladés varient à l’infini, révélant le plaisir de faire, donc pas mal de temps perdu, tout l’inverse d’une rapidité d’exécution. De fait il s’agit du parti-pris de faire autrement. Par exemple, le paysage alpin est, en bas, habité comme une plaine, avec maisons et surtout, visages alignés ce qui est impossible dans le réel. L’imagination prend le dessus.
Un peu plus tard, la couleur s’étale davantage, mais les bords restent tels quels par décision de ne pas fignoler comme le ferait un peintre classique.
Encore plus tard, dans les œuvres de 1919, des plages de couleurs vives se découpent et s’imposent. Par exemple, dans les portraits des deux amis face à face de 1923, on remarque que les surfaces se simplifient, façon puzzle. Mais les grattages en gribouillis demeurent. Puis, la couleur apparaît enfin en plages décidées pour ce qu’elle décide de représenter.
La tendance expressionniste peut se voir dans les tortues géantes qui font penser à Soutine, mais elle ne s’installe pas.

Jusqu’au bout la façon de peindre nous saisit autant que le sujet et son attitude. Par exemple cette fillette en bleu, penaude, un peu de travers dans l’espace pictural, avec les dents du haut débordant de la lèvre supérieure. Une « manière » personnelle et hors école.

Rafaëlle Pia (19/10/2022)

Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne
Musée d’Art Moderne de Paris - Jusqu'au 12 février 2023


Théâtre


Cinéma

Killers of the flower moon : un monument à ne rater sous aucun prétexte

Si au cours de vos humanités vous avez lu Tintin en Amérique (1932), Lucky Luke dans « ruée sur l’Oklahoma » (1960) ou « à l’ombre des derricks » (1962), vous ne pouvez ignorer que les méchants cow-boys, dès qu’ils humaient un parfum de pétrole, chassaient les gentils Indiens pour y installer leurs derricks.
La tribu des Osages, dans les années 20, s’en était plutôt mieux tirée, puisque, le pétrole ayant été trouvé sur leur réserve, ils bénéficiaient d’une partie du revenu de l’exploitation. Et comme ils étaient relativement peu nombreux, cela rendait chacun (et chacune) de ces Peaux-Rouges d’un seul coup très riches. Cela n’échappa à des coureurs de dot, qui épousèrent ces squaws en or massif.
Mais cela fit aussi le malheur de la tribu, car (fait historique) une vague de morts suspectes vint affecter la communauté. Scorsese s’appuie sur ce fait réel pour bâtir un beau et long (3h30) opus. Il a visiblement passé beaucoup de temps à lire des ouvrages ethnologiques, car il sait nous restituer magnifiquement la fin de ce monde amérindien obligé de sauter dans la modernité.
Nous allons donc rencontrer William Hale (=Robert de Niro) un notable local qui se veut bienfaiteur des Indiens, mais qui en sous-main nourrit de noirs desseins. Il embauche son neveu, Ernest Buckart (= Leonardo di Caprio), un peu simplet mais au diapason de la violence de ce monde sans foi ni loi. Là où ça se corse, c’est que le bel Ernest marie une belle Indienne, Molly, qui pour le coup est riche mais aussi pleine de charme. C’est Lily Gladestone, qui perce l’écran. Et Ernest tombe amoureux, on le comprend, de la belle Molly. Ça va faire dérailler le plan du vieil oncle, on ne vous dira pas la suite.
Scorsese (80 ans) n’a pas perdu la main. Celui qui nous a fait plonger dans les bas-fonds de New-York, écouter les stars de la pop, s’émerveiller devant le monde de Méliès, signe là un chef d’œuvre. Il a coproduit le film, et y a mis tellement de talent que l’on pourrait penser, vu son âge, qu’il a voulu nous laisser un testament.
Vous avez compris, précipitez-vous !

PS : le capitaine, dans une vie antérieure, a beaucoup fréquenté les sympathiques cow-boys de Phillips Petroleum, allant les voir à Bartlesville (Oklahoma). Il peut vous certifier que 50 ans après les faits relatés par le film , il y avait encore d’authentiques Indiens Osages parmi les dirigeants de la Compagnie.

Alix Caudrillier  (31/10/2023)


Musique

Pascal Amoyel - "Le pianiste aux 50 doigts"

Pour l’anniversaire des 30 ans de la disparition du grand pianiste hongrois György Cziffra, le pianiste (et acteur) Pascal Amoyel reprend son spectacle musical “Le pianiste aux 50 doigts” au Théâtre Montparnasse.
Retraçant quelques épisodes marquants de la vie du pianiste et ses relations avec son élève Pascal, ce spectacle enchante et émeut tant par le jeu d’acteur, la mise en scène que par la maîtrise technique et musicale exceptionnelle du pianiste.

 Jusqu’au 31 décembre 2023 - à ne pas manquer.

Jeudi & vendredi - 20h
Samedi - 17h & 20H - Dimanche 17h

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Thierry Vagne - 29/11/2023


 

 

Photo : DR

En première mondiale, l’hologramme d’un virtuose enregistré de son vivant

Philippe Entremont, 85 ans, est un virtuose français qui a donné 7 000 concerts et réalisé 350 enregistrements. Sa carrière internationale lui a permis de jouer et d’enregistrer avec des chefs aussi illustres que Leonard Bernstein ou Eugene Ormandy, puis de se produire de par le monde aussi bien en tant que pianiste que chef d’orchestre. Il vient de réaliser un enregistrement de son hologramme qui permettra de le voir donner un récital comme s’il était physiquement présent. Des spectacles d’hologramme d’artistes disparus existent déjà, avec des artistes de variétés ou Maria Callas par exemple. Mais jamais l’expérience n’a été réalisée en enregistrant directement un artiste de son vivant via ce procédé.
Au programme : la Fantaisie chromatique et fugue de Bach, la sonate K. 311 de Mozart, la sonate Clair de lune de Beethoven et Pour le piano de Debussy. Ce programme devrait être diffusé dans des salles prestigieuses début 2020. On pourra probablement dans l’avenir visualiser cet hologramme chez soi, avec des lunettes de réalité augmentée.
Lire l’article

Thierry Vagne - 06/12/2019


Cinéma

Killers of the flower moon : un monument à ne rater sous aucun prétexte

Si au cours de vos humanités vous avez lu Tintin en Amérique (1932), Lucky Luke dans « ruée sur l’Oklahoma » (1960) ou « à l’ombre des derricks »(1962), vous ne pouvez ignorer que les méchants cow-boys, dès qu’ils humaient un parfum de pétrole, chassaient les gentils Indiens pour y installer leurs derricks.
La tribu des Osages, dans les années 20, s’en était plutôt mieux tirée,  puisque, le pétrole ayant été trouvé sur leur réserve, ils bénéficiaient d’une partie du revenu de l’exploitation. Et comme ils étaient relativement peu nombreux, cela rendait chacun (et chacune) de ces Peaux-Rouges d’un seul coup très riches. Cela n’échappa à des coureurs de dot, qui épousèrent ces squaws en or massif.
Mais cela fit aussi le malheur de la tribu, car (fait historique) une vague de morts suspectes vint affecter la communauté. Scorsese s’appuie sur ce fait réel pour bâtir un beau et long (3h30) opus. Il a visiblement passé beaucoup de temps à lire des ouvrages ethnologiques, car il sait nous restituer magnifiquement la fin de ce monde amérindien obligé de sauter dans la modernité.
Nous allons donc rencontrer William Hale (=Robert de Niro) un notable local qui se veut bienfaiteur des Indiens , mais qui en sous-main nourrit de noirs desseins. Il embauche son neveu, Ernest Buckart (= Leonardo di Caprio), un peu simplet mais au diapason de la violence de ce monde sans foi ni loi. Là où ça se corse, c’est que le bel Ernest marie une belle Indienne, Molly, qui pour le coup est riche mais aussi pleine de charme. C’est Lily Gladestone, qui perce l’écran. Et Ernest tombe amoureux, on le comprend, de la belle Molly. Ça va faire dérailler le plan du viel oncle, on ne vous dira pas la suite.
Scorsese (80 ans) n’a pas perdu la main. Celui qui nous a fait plonger dans les bas-fonds de New-York, écouter les stars de la pop, s’émerveiller devant le monde de Méliès, signe là un chef d’œuvre. Il a coproduit le film, et y a mis tellement de talent que l’on pourrait penser, vu son âge,  qu’il a voulu nous laisser un testament.
Vous avez compris, précipitez-vous !

PS : le capitaine, dans une vie antérieure, a beaucoup fréquenté les sympathiques cow-boys de Phillips Petroleum, allant les voir à Bartlesville (Oklahoma) . Il peut vous certifier que 50 ans après les faits relatés par le film , il y avait encore d’authentiques Indiens Osages parmi les dirigeants de la Compagnie.

Alix Caudrillier (31/10/2023)

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